La fabrication d’un masque à la manière Venitienne

La technique utilisée par les artisans vénitiens se compose de quatre phases distinctes :

  1. Élaboration d’un modèle en argile.
  2. Réalisation d’un contretype (moule).
  3. Tirage du masque.
  4. Finition du masque.

1) Élaboration d’un modèle en argile

Pour commencer il faut réaliser version du masque en argile.

Pour éviter les éventuels problèmes de proportions, il est pratique d’utiliser une tête en polystyrène comme support de base.

Sur les photos, des tiges métalliques sont visibles sous la tête en polystyrène. Elles servent à garantir la stabilité de cette dernière (une autre possibilité est de découper l’avant de la tête en polystyrène pour pouvoir la déposer directement sur le plan de travail).

Lorsqu’on réaliser le modèle en argile, il faut bien garder à l’esprit que l’objectif est d’obtenir un moule d’une seul pièce et donc qu’il faut à tout pris éviter les reliefs trop marqué.

2) Réalisation d’un contretype

Une fois satisfait du modèle en argile, on peut passer à la réalisation du moule en plâtre.

Comme certains passage nécessitent d’agir vite, il convient de préparer le matériel nécessaire avant de commencer :

  • Plâtre synthétique ;
  • Plâtre grossier ;
  • Bandes plâtrées ;
  • Un récipient pour mélanger le pâtre (ex : un sceau) ;
  • Un sceau d’eau.

Veillez à ce que le pâtre ne soit pas trop liquide afin d’éviter de le voir se rependre sur le plan de travail. Lors de cette phase, certains utilisent une cuvette et coulent le plâtre directement sur le model en argile. Pour ma part, je trouve que gérer la texture du pâtre permet une économie de plâtre.

Pour un moule de qualité, j’applique une couche de plâtre synthétique (pour garantir la qualité des détails reproduits), une couche de bandes plâtrées (pour la solidité) et une couche de plâtre plus grossier (également pour renforcer le moule). Les trois couches sont à placées dans le frais (sans que la précédente n’ai eu le temps de sécher).

Une fois le plâtre sec (attendre entre 15 min et une heure), il est temps de retirer le modèle en argile. Ce n’est pas grave si ce dernier est détruit lors de l’opération, nous n’en auront plus besoin.

Lorsque le modèle en argile est totalement extirpé, il sera nécessaire de nettoyer le moule pour retirer les éventuels résidus d’argile.

Une fois le moule propre, on découpera le surplus de plâtre pour que le contretype adopte parfaitement la forme du masque.

 

 

 

3) Tirage du masque

Pour le tirage, il faudra :

  • De la colle (J’utilise un mélange 50/50 de colle à bois et de Compaktuna®) ;
  • Du papier (j’ai utilisé du Zerkall 250g car une fois trempé, il est devient malléable tout en conservant sa structure) ;
  • De la vaseline (pour éviter de voir le masque coller au moule une fois sec).

Pour commencer, il faut découper des bandes de papier de longueurs et largeurs diverses et les faire tremper (au moins 24h pour un résultat optimal).

 

Lorsque les bandes de papier sont bien humidifiées, on peut passer au tirage proprement dit.

Pour commencer, on veillera à enduire l’intérieur du contretype avec de la vaseline en faisant attentions aux endroits étroits.

 

Ensuite, on enduit les bandes de papier de colle et on les places dans le contretype (déchirer les bandes si besoins).

 

Pour un meilleur rendu, il convient de commencer par le centre du contretype et de finir par les bords. Il convient d’effectuer une pression dans toutes les aspérités afin de bien capter les détails.

 

On termine en appliquant de grandes bandes de papier sur le contour du masque en veillant à les laisser dépasser du contretype.

 

L’excédent de papier est ensuite replié vers l’intérieur, ce qui renforcera le masque une fois la colle sèche (en plus de donner un aspect plus « fini » à l’ensemble).

 

Pour finir, le masque est mis à sécher sur une source de chaleur durant une bonne journée.

 

 

4) Finition du masque

Lorsque le masque est démoulé, il doit être nettoyé afin d’enlever les dépôts de vaseline.

 

Une fois le masque propre, on peut découper les yeux. Pour obtenir deux yeux identiques il convient de réaliser un patron.

 

Une fois les yeux dessinés, on les découpes précautionneusement avec un scalpel (ou à défaut, un petit cutter).

 

Lorsque les yeux sont découpés, on en profite pour supprimer les traces de colle qui subsistent sur le contour du masque.

 

Pour finir, on enduit le masque de plâtre. Une fois le plâtre sec, on le ponce et on enduit le tout d’une légère couche de peinture acrylique blanche. Pour le reste, la décoration se fait en fonction des besoins (feuille d’or, peinture, collage de tissu, etc. ….).

2 réflexions sur “La fabrication d’un masque à la manière Venitienne

  1. Bonjour,

    Vous pourrez probablement répondre à mon problème:

    Avec un groupe, nous avons fait des têtes complètes en argile (sans cuisson) par dessus une fausse tête de styromousse. Le problème étant que la première tête séchée s’est mise à craquer et nous voudrions trouver un moyen de sauver les autres têtes d’argile.

    Pourriez-vous nous donner un conseil ?

    Merci,

    • Bonjour,

      le problème de l’argile, c’est qu’en séchant, elle se contracte toujours légèrement. Si vos têtes sont composées de fines couches non cuites, le fait de les voir craquer est tout à fait normal.

      Pour réaliser des travaux en argile sans cuisson, je vous propose de vous pencher sur les recette d’argiles cellulose ( ex: https://arts.savoir.fr/l-argile-cellulosique/ ).

      En ce qui concerne le sauvetage des autres pièces, vous pouvez toujours essayer de les enduire de plusieurs fines couches de résine pour solidifier le tout.

      En espérant avoir apporté une solution à votre problème, je vous souhaite un bon courage dans vos travaux,

      Pierre

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